UN JOUR SANS FIN
(1993) – de Harold Ramis, avec Bill Murray, Andie MacDowell, Chris
Elliott,...
Vous vous
demandez peut-être ce qu'un film estampillé « comédie »
vient faire sur un site sensé traiter de science-fiction. Eh bien,
si le fait que Bill Murray en soit la star ne vous suffit pas comme
le prétendait Wes Anderson avec « La Vie Aquatique »,
laissez-moi vous résumer l'idée principale du film :
Phil Connors, un
présentateur météo vaniteux, doit se rendre dans une une petite
localité pour un reportage sur le « jour de la marmotte »,
événement traditionnel phare de la région où la mascotte de la
ville sort de son hibernation et « prédit » si l'hiver
durera encore. L'affaire bouclée, un blizzard l'oblige à rester une
nuit de plus dans cette ville qu'il méprise et le lendemain, il a la
surprise de se réveiller le même jour que la veille, « le
jour de la marmotte » phénomène qui semble se répéter
indéfiniment.
Tout amateur de
science-fiction aura compris de quel phénomène bien connu on parle
ici mais pour ceux qui planchent encore, mettons-ça autrement :
c'est l'histoire d'un homme qui se retrouve bloqué dans une boucle
spatio-temporelle qui l'amène à remonter le temps de 24h pour
revivre le même jour encore et encore.
Bien entendu, le
cadre dans lequel notre héros se trouve ne l'amène guère à vivre
une aventure épique, le film se veut familial et nous somme là bien
face à une comédie très efficace mais simple malgré tout. Phil
sera donc amené à se remettre en question, à devenir moins fier et
égoïste pour s'intéresser plus aux gens qui l'entourent et à
tenter de faire le bonheur de cette petite ville et de ses habitants.
Bien sûr, Phil est humain et dès qu'il aura compris ce qui lui
arrive, il en profitera au début pour faire tout ce qui lui plaît
et lui passe par la tête. Il aura aussi l'occasion tout au long du
film de se voir exaucer le souhait qu'on a tous eu un jour :
celui de pouvoir reprendre à l'infini la manière d'approcher la
femme qu'il désire jusqu'à trouver la conduite et les mots qu'il
faut (une fois encore, une belle représentation du
romantisme/érotisme féminin ; à croire que tous les
scénaristes d'Hollywood sont d'anciens lecteurs de Weininger).
La nature et
l'origine du phénomène qui amène Phil à revivre la même journée
ne nous sont jamais expliqués. Est-ce la marmotte, qui détient des
pouvoirs magiques et qui veut lui donner une leçon pour s'être
moqué d'elle et de sa ville ? Est-ce Dieu ? Est-ce le serveur
du bar, qui a un de ces regard plus que suspect genre « je sait
tout » ? On ne le sait pas et c'est tant mieux si c'est
juste un prétexte pour voir 1h30 de Bill Murray et ses mimiques et
vannes toutes bonnes à resservir pour briller en société.
On retrouve tous
les ingrédients d'une comédie américaine classique des années 90
(mais avec les enfants en moins : un vrai plus) : une ville
sous la neige, les petites vies heureuses de ses habitants, un héros
que la vie va ramener à la vertu, l'amour, des clichés, une bande
originale affreuse et démodée, l'absence de francophobie période
pré-Deuxième Guerre du Golfe oblige (une forte francophilie
d'ailleurs : si vous voulez entendre Bill Murray réciter de la
poésie française...). Le film a du goût et il est très bon au
point d'avoir un statut de film culte, de classique, fait rare pour
une comédie mais pas pour Harold Ramis apparemment.
Si vous n'êtes
pas convaincus que ce film ait sa place dans la grande et noble
famille de la Science-Fiction, faisons comme Eddard Stark et jetons
un coup d'œil sur ses caractéristiques physiques pour révéler
ses affiliations et faire jaillir la vérité.
Oui, il me
semblait bien...