CRIMES OF THE FUTURE (1970)

Réalisé par David Cronenberg, avec Ronald Mlodzic, Jon Lidolt, Tania Zolty…



Crimes of the Future est le deuxième long-métrage de David Cronenberg, après Stereo (1969). Il est sorti en 1970 et s’impose comme le « petit bébé » du réalisateur, que l’on retrouve également au scénario, à la photographie, à la production et au montage.

A la lecture du synopsis, le film s’annonçait d’avance comme une petite pépite et on salivait déjà de découvrir l’histoire mystique du docteur Antoine Rouge. 

L’intrigue nous emmène dans les pas d’Adrian Tripod, journaliste enquêtant au sein de la clinique dermatologique « House of the Skin », longtemps dirigée par son mentor, Antoine Rouge. Nous sommes en 1997 et depuis quelques temps, un fléau issu de l’utilisation de produits cosmétiques fait rage dans le pays, tuant toutes les femmes sexuellement matures. Etrange coïncidence, le Dr Rouge est introuvable depuis. C’est dans ce monde déféminisé où les hommes tentent de survivre, adoptant de nouveaux modes de vie et développant une pédophilie qui s’impose comme seule alternative salvatrice, qu’erre notre héros et narrateur.



La mise en forme du film semble avoir été conçue comme une expérimentation des moyens de présenter une histoire à l’écran, peut-être en métaphore des expériences auxquelles nous assistons dans la clinique. 

Le début du film est intriguant et la voix off du narrateur n’est pas sans rappeler les plus célèbres Kubrick. Les plans ont été tournés sans son, la narration rajoutée par-dessus. Il n’y a pas de musique.Et l'on réalise bien vite que c’est à un film sans rythme (ou au non-rythme très travaillé, tout dépend de l’interprétation) que l’on assiste. C’est « branle-neurones » à souhait et alterne gros plan sur des visages intello-affirmés et longues séquences dans les jardins, comme si l’on vivait pendant une heure au sein d’une communauté de hippies pédophiles de la médecine. 

Ces différents plans évoquent la représentation, que l’on retrouve souvent dans le cinéma de la fin des années 1960, d’un mauvais trip au LSD.

Peut-être faut-il s’y atteler après avoir vu l’ensemble de l’œuvre de Cronenberg, peut-être à ce moment-là apparaît-t-il dans toute sa lumière. Mais un visionnage hors contexte écrase avant tout le cerveau d’un ennui qui semble interminable.

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