Le scénario de La Nuit du Loup-Garou est inspiré en grande partie du Loup-Garou de Paris,
écrit par Guy Endore. Dans le roman, les évènements suivent le parcours
de Bertrand Caillet, loup-garou qui sévit en France à la fin du XIXème
siècle, au cours de la guerre Franco-Prusse et de la Commune. A sa
sortie, en 1933, l’ouvrage a rencontré un succès très important, et le New York Times l’a recensé n°1 des ventes malgré la période de crise de l’époque.
Le
film que l’on présente ici, proposé par les productions Hammer en 1961,
en est la première adaptation officielle. La particularité principale
de ce film est qu’il constitue le seul film de loup-garou produit par la
Hammer. La réalisation en a été confiée à Terrence Fisher, qui sera
entre autre renommé pour sa saga en cinq films sur Frankenstein, avec
Peter Cushing. On le présente également souvent comme le réalisateur
ayant lancé la carrière de Christopher Lee.
L’intrigue est ici
déplacée en Espagne, au XIXème siècle. Un riche marquis humilie et jette
en prison un mendiant venu perturber ses noces. Ce dernier se voit vite
rejoint dans sa cellule par une belle femme, sourde et muette, enfermée
pour avoir refusé les avances du marquis. Pris d’un accès de rage, le
mendiant la viole juste avant de mourir dans la cellule. Après quelques
péripéties, la jeune fille parvient à accoucher d’un fils, puis meurt à
son tour. Dès sa naissance, Leon est recueilli et élevé par un couple
local. Mais il est empreint d’une double malédiction : sa mère est morte
en l’amenant au monde, et il est né le jour de Noël. Alors qu’il
grandit et atteint bientôt l’âge adulte, de curieux évènements ont lieu
la nuit et l’on retrouve des bêtes trucidées. C’est une véritable chasse
à l’animal qui se développe alors dans le village…
On retrouve
dans le rôle de Leon un jeune Oliver Reed, très souvent présent dans les
films de la Hammer au début des années 1960 qui l’ont lancé. Son
charisme est en plein essor et impressionne. La relation qui se dessine
entre le héros et le spectateur est d’une grande force.
Victime de sa
propre malédiction, il livre une remarquable prestation qui reflète
parfaitement le complexe tant repris au cinéma de bête sauvage malgré
lui, qui doit renoncer à ses propres attaches sentimentales avec les
humains malgré un cœur énorme. Sa fin tragique laisse un mauvais goût
doux-amer d’injustice inévitable et c’est presque la larme à l’œil et la
boule au ventre que l’on en ressort…
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