FREAKS (1932)

Réalisé par Tod Browning, avec Wallace Ford, Leila Hyams, Olga Baclanova...



Freaks est un film réalisé par Tod Browning, sorti en 1932. L’histoire est inspirée de la nouvelle Spurs, de Tod Robbins. Le film sort un an après le succès retentissant de Dracula (1931). A cette époque, Tod Browning est un réalisateur très populaire, renommé pour avoir dirigé Bela Lugosi dans son rôle le plus charismatique et Lon Chaney, grande figure hollywoodienne de l’époque.

Le pari fou pris sur cette production est d’utiliser comme acteurs de véritables « freaks », qui jouaient à ce moment-là dans des sideshows. C’est une étape importante pour le cinéma qui se confine, par ce biais, au réel plutôt que d’utiliser des effets spéciaux et du maquillage comme on le faisait le plus souvent, alors.

Tod Browning a vécu plusieurs années dans un cirque et a pu ainsi s’inspirer de ses expériences personnelles pour peindre un tableau très réaliste d’un milieu qui a quasiment disparu aujourd’hui mais qui constituait un marché important à l’époque. Ce film n’a pas rencontré le même succès que ses prédécesseurs. Si Dracula avait permis à Browning d’accéder au rang de réalisateur vedette à Hollywood, on fit bien moins appel à lui après la sortie de Freaks. C’est pourtant un film qui a marqué la plupart des grands réalisateurs contemporains (l’hommage le plus fameux étant Elephant Man, de David Lynch) et que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les anthologies du cinéma.

Le film se déroule au sein de la troupe du cirque Tetrallini. L’histoire centrale se passe autour de Cleopâtre, la trapéziste vedette, dont tombe amoureux Hans, lilliputien illusioniste, lui-même fiancé à Frieda. « Cleo » s’amuse avec Hans, acceptant pour s’amuser ses offres et ses beaux discours. Elle apprend vite qu’il est l’héritier d’une fortune. Dès lors, elle met en place un plan pour la récupérer, avec son amant Hercule, le monsieur Muscle de la troupe.



Il en découle un film d’une puissance choquante, les acteurs n’ont pas seulement été choisis pour leurs difformités naturelles, la force de leurs regards et de leurs intonations donne à l’ensemble un aspect unique à ce film au scénario pourtant assez commun. On en ressort profondément touchés. Les véritables monstres sont Cleopâtre et monsieur Muscle, qui ont pourtant hérité chacun de corps idéaux et parfaits, quand les homme-tronc, femme à barbe et autres nains débordent d’une humanité bouleversante. Cette morale peut paraître assez ordinaire, ainsi résumée à l’écrit. Mais à l’écran, elle éclate d’une force incroyable.

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