MATRIX (1999)

Réalisé par Andy et Lana Wachowski, avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Hugo Weaving, Cary-Anne Moss, Joe Pantoliano,...



Synopsis : Modeste développeur pour une grande entreprise de software le jour et pirate informatique, connu sous le nom de Néo, la nuit, Thomas A. Anderson est un jour contacté par le célèbre et très recherché pirate informatique Morpheus, qui lui révèle que le monde dans lequel nous vivons n'est pas réel mais est en fait une simulation informatique créée par une intelligence artificielle pour cacher à l'humanité sa condition d'esclave des machines, qui l'exploitent et la cultivent pour l'énergie bio-électrique produite par le corps humain.

Canard boiteux du club des grandes saga qui nous ont fait entrer dans le nouveau millénaire (Star Wars, Le Seigneur des Anneaux,...), la trilogie Matrix aura déçu de nombreux adeptes du premier film et les non-initiés croiront à une fiction SF commerciale à l'action musclée, créée sur mesure pour des nerds gothico-sado-maso qui ont fini par en adopter le style vestimentaire, balayant les trottoirs de nos rues avec leurs longs manteaux noirs. Mais cette mauvaise image, méritée pour les deux derniers volets, ne l'est en rien pour le premier, visuellement révolutionnaire, réellement dépaysant, on sortait de la salle de cinéma avec l'impression d'avoir vu quelque chose de complètement nouveaux malgré l'univers qui est un (ses détracteurs diraient « n'est qu'un ») océan de références qui fait de l'intrigue un gouffre à interprétations.



Film favori des professeurs de philosophie, Matrix n'invente rien mais assimile et uni à la perfection tout ce que les thèmes du réel, du rêve, du libre-arbitre ont pu produire comme réflexions dans les arts, la littérature et la philosophie avec les spéculations pessimistes de la science-fiction des années 80 hantées par les désillusions de l'ère industrielle alors que l'outil informatique s'installe dans les rouages de notre société. De l'allégorie de la caverne de Platon au cyberspace de William Gibson, de Alice aux Pays des Merveilles au cinéma d'action de Hong-Kong, les références et inspirations sont nombreuses et ont déjà été maintes fois relevé ; inutile de le faire ici.

D'un point de vue de la mise en scène et de l'esthétique, Matrix possède le charme timide des « premiers épisodes ». N'étant, de fait, pas encore reconnu, aucune des ses composantes n'est mise en avant et exagérée pour cibler un public particulier, ce qui sera l'erreur des volets suivant. Parfaitement calibré, chaque aspect du film a été porté avec une attention maniaque, perfectionniste et nous scotch à notre fauteuil du début à la fin, les muscles tendus, concentrés sur ce qui se passe à l'écran. Les combats nous subjuguent, parfaitement chorégraphiés mais sans ressembler à une danse, on observe avec impatience les progrès de Néo. Les fusillades sont explosives, les balles volent partout, les murs éclatent, s'écroulent, n'en peuvent plus. Les dialogues sont passionnant, on boit les paroles des personnages comme Morpheus, l'agent Smith et l'Oracle qui lèvent, de leurs voix religieuses, peu à peu le voile sur l'énigme qui nous a amené jusqu'ici : qu'est-ce-que la matrice ?



Matrix est un film qu'on a parfois honte de citer à cause du souvenir qu'ont laissé ses suites ou ses fans aux longs manteaux noirs qui reste « un peu trop dedans une fois dehors ». Mais c'est un film incontournable, qu'on regarde et re-regarde, et chacun y trouve son compte. C'est du cinéma. On ne sera peut-être pas d'accord, il aurait peut-être fallu un paragraphe relevant ses travers et ses imperfections pour paraître plus objectif mais j'ai beau me creuser, je n'y arrive pas. Je ne lui trouve aucun défaut.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire