Jesus
« Jess » Franco occupe une place particulière dans le cœur des
amateurs de cinéma. Tantôt adulé pour la légèreté identitaire de ses
films de série B, tantôt vu comme un offenseur du noble 7ème art, il
remplit parfaitement les critères indispensables au statut de
réalisateur culte, qu’il détient aujourd’hui.
Sans y voir un
créateur superbe, ni une honte ou une insulte, le visionnage à peu près
objectif de ce film du génie boudé du mauvais goût nous a permis de
s’introduire à sa « patte » tant réputée.
Tout au long de sa
carrière, Jess Franco eut un peu de mal à se débarrasser de ses antécédents
dans le cinéma pornographique, en raison du grand nombre de films
classés X qui l’ont lancé. En effet, c'est un aspect que l'on peut difficilement ignorer dans La fille de Dracula, suite de son Comte Dracula, sorti en 1972.
Sans parler véritablement de sexploitation,
disons simplement que les plans placent le spectateur bien souvent dans
la peau du voyeur. Dès la première scène, c’est caché derrière une
porte, à la place du tueur, que l‘on observe une jeune femme se
déshabiller et prendre sa douche avant de se faire tuer. La deuxième
victime décèdera après un long strip-tease. Enfin, la scène la plus
longue du film réunit les deux actrices les plus en vue, pulpeuses à
souhait, s’acoquinant au doux son du piano. Vampiros Lesbos est d'ailleurs un des films les plus fameux de Jess Franco. C'est un thème dont il a fait une de ses spécialités.
Les
acteurs empestent la perversion, et les femmes brillent bien plus par
leur corps que par leur prestation. Toutefois, c’est une expérience
vraiment amusante que de se plonger dans La Fille de Dracula.
Et Jess Franco a eu la bonne idée de le faire durer 1h20, ce qui fait
que le film s’arrête pile au moment où l’on pourrait commencer à s’en
lasser. S’y plonger ne sera pas une illumination, mais on peut dire sans
prendre de risque que c’est une des premières fois que l’on assiste à
un tel cinéma.
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