MINORITY REPORT (2002)

Réalisé par Steven Spielberg, avec Tom Cruise, Kathryn Morris, Colin Farrell...



Minority Report est un film réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2002. Le scénario est basé sur la nouvelle du même nom, écrite par Philip K. Dick et publiée dans le magazine Fantastic Universe, en janvier 1956.

Nous sommes en 2054, l’officier John Anderton dirige les opérations du département Precrime. Son objectif est d’arrêter les futurs meurtriers avant qu’ils ne passent à l’acte. A l’origine de ce nouveau département, il y a les trois Precogs, adolescents hypnotisés, plongés dans un bain, et oracles des crimes à venir. Chacune de leur vision engendre une boule rouge qui désigne la victime et une boule marron qui désigne le tueur, puis l’heure et le lieu du crime, ce qui permet à l’équipe d’intervention menée par « Chief Anderton » d’anticiper le meurtre et d’arrêter le tueur en épargnant la victime.

Depuis six ans que le département existe, le taux de criminalité a quasiment disparu, et les arrestations ont considérablement augmenté. A l’heure où le gouvernement entreprend une investigation pour tester la fiabilité de ce système, John Anderton, fervent défenseur du programme, se retrouve désigné comme prochain tueur d’un homme qu’il ne connaît pas. Il se voit ainsi contraint de prendre la fuite et de remettre en cause une organisation pour laquelle il a sacrifié une bonne partie de sa vie privée.

L’adaptation de Steven Spielberg est très libre. Afin de préciser un univers que Philip K. Dick n’avait pas chargé de descriptions exhaustives, il prend le pari de tirer un film de 2h30 d’un texte de 70 pages. Alors que le John Anderton de Dick était trahi par sa femme pour le compte de Witwer, jeune officier en charge de l’enquête au sein de Precrime, celui de Spielberg se voit refourgué la perte d’un fils sur la conscience, pour faire de Tom Cruise le père de famille héroïque dont l’Amérique du XXIème siècle pourrait rêver.

On ne peut pas dire que le film est ennuyant. Tout d’abord parce que le scénario est basé sur une idée assez géniale, ce qui donne du rythme et une crédibilité à l’histoire. L’univers est soigné et semble adhérer à un futur vers lequel les innovations design pourraient bien nous mener. Spielberg s’est d’ailleurs entouré de spécialistes du MIT pour créer un futur qui se rapproche du monde tel qu’il pourrait être en 2054. Mais là où Dick s’était contenté d’un court texte et d’une histoire de complot politique assez élémentaire, Spielberg vient dresser le portrait d’un futur fait de voitures volantes et de grandes métropoles lounge et métalisées. Là où Dick avait eu la bonne idée de se contenter d’une courte nouvelle, dont la seule prétention est de présenter une idée fine et perspicace d’un futur éventuel, Spielberg sort les courses poursuites, les Colin Farrell et les violons qui vont avec.

On ne peut pas vraiment considérer cette adaptation amorcée par Steven Spielberg comme un échec, mais on regrette vraiment qu’elle soit si éloignée du pessimisme touchant qui se dégage des nouvelles de Philip K. Dick. Quitte à y passer 2h30, autant lire la nouvelle deux fois d’affilée.

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