Minority Report
est un film réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2002. Le scénario
est basé sur la nouvelle du même nom, écrite par Philip K. Dick et
publiée dans le magazine Fantastic Universe, en janvier 1956.
Nous
sommes en 2054, l’officier John Anderton dirige les opérations du
département Precrime. Son objectif est d’arrêter les futurs meurtriers
avant qu’ils ne passent à l’acte. A l’origine de ce nouveau département,
il y a les trois Precogs, adolescents hypnotisés, plongés dans un bain,
et oracles des crimes à venir. Chacune de leur vision engendre une
boule rouge qui désigne la victime et une boule marron qui désigne le
tueur, puis l’heure et le lieu du crime, ce qui permet à l’équipe
d’intervention menée par « Chief Anderton » d’anticiper le meurtre et
d’arrêter le tueur en épargnant la victime.
Depuis six ans que le
département existe, le taux de criminalité a quasiment disparu, et les
arrestations ont considérablement augmenté. A l’heure où le gouvernement
entreprend une investigation pour tester la fiabilité de ce système,
John Anderton, fervent défenseur du programme, se retrouve désigné comme
prochain tueur d’un homme qu’il ne connaît pas. Il se voit ainsi
contraint de prendre la fuite et de remettre en cause une organisation
pour laquelle il a sacrifié une bonne partie de sa vie privée.
L’adaptation
de Steven Spielberg est très libre. Afin de préciser un univers que
Philip K. Dick n’avait pas chargé de descriptions exhaustives, il prend
le pari de tirer un film de 2h30 d’un texte de 70 pages. Alors que le
John Anderton de Dick était trahi par sa femme pour le compte de Witwer,
jeune officier en charge de l’enquête au sein de Precrime, celui de
Spielberg se voit refourgué la perte d’un fils sur la conscience, pour
faire de Tom Cruise le père de famille héroïque dont l’Amérique du
XXIème siècle pourrait rêver.
On ne peut pas dire que le film est
ennuyant. Tout d’abord parce que le scénario est basé sur une idée
assez géniale, ce qui donne du rythme et une crédibilité à l’histoire.
L’univers est soigné et semble adhérer à un futur vers lequel les
innovations design pourraient bien nous mener. Spielberg s’est
d’ailleurs entouré de spécialistes du MIT pour créer un futur qui se
rapproche du monde tel qu’il pourrait être en 2054. Mais là où Dick
s’était contenté d’un court texte et d’une histoire de complot politique
assez élémentaire, Spielberg vient dresser le portrait d’un futur fait
de voitures volantes et de grandes métropoles lounge et métalisées. Là
où Dick avait eu la bonne idée de se contenter d’une courte nouvelle,
dont la seule prétention est de présenter une idée fine et perspicace
d’un futur éventuel, Spielberg sort les courses poursuites, les Colin
Farrell et les violons qui vont avec.
On ne peut pas vraiment
considérer cette adaptation amorcée par Steven Spielberg comme un échec,
mais on regrette vraiment qu’elle soit si éloignée du pessimisme
touchant qui se dégage des nouvelles de Philip K. Dick. Quitte à y
passer 2h30, autant lire la nouvelle deux fois d’affilée.
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